Le père Matthieu Williamson est le curé de la paroisse de Mantes-la-Jolie (Diocèse de Versailles). Il a vécu le confinement auprès des paroissiens et témoigne des « belles choses vues, comme les temps de prière à la maison » mais aussi des difficultés matérielles de certaines familles de la ville.
UNE PAROISSE CONFINÉE, TÉMOIGNAGE DU P. WILLIAMSON
À Mantes-la-Jolie (78) les prêtres de la paroisse ont vécu confinés entre mars et mai 2020, comme tous les autres habitants de la ville. Le père Matthieu Williamson habite au presbytère, avec trois autres prêtres et un diacre. Pour garder le lien avec la communauté des fidèles, il a envoyé par e-mail des lettres paroissiales une à deux fois par semaine. « Nous avons vu de belles grâces, comme les temps de prières à la maison, explique-t-il, particulièrement pendant la Semaine Sainte. Une sorte de liturgie domestique. »
Reste que pendant cette période particulière, la vie est devenue parfois très difficile pour plusieurs familles de Mantes-la-Jolie. Le prêtre évoque ces personnes « paralysées par la peur et n’osant plus sortir de chez elles même pour les courses. » Le confinement a aussi ralenti et même arrêté l’activité économique. La perte d’un emploi conduit à la baisse des ressources financières. Dans certains quartiers de la ville la précarité s’installe. « Il y a une grande pauvreté, souligne le père Williamson, des gens qui ont faim, c’est terrible dans notre pays. Une soupe populaire est distribuée chaque soir par des associations sur le parvis de la collégiale. Habituellement il y a une trentaine de personnes. Le nombre a doublé pendant le confinement ! »
Le curé de la paroisse se dit aussi inquiet pour toutes les personnes dont il n’a pas eu de nouvelles pendant des semaines. « Comment ont-elles vécu ce confinement ? Comment ont-elles vécu leur foi ? Quelles ont été leurs difficultés ? » Il sera nécessaire, d’après lui, de prendre le temps d’écouter et de partager ce qui a été vécu pour accompagner chacun. Et ce temps sera long.