Chers Paroissiens,
L’Avent, cette année sera marquée par les 60 ans de l’église du Sacré-Cœur. Si nous construisons encore aujourd’hui des églises, c’est qu’il y a 2021 ans naissait Jésus (le Sauveur), l’Emmanuel (Dieu avec nous).
Qu’attendaient les Juifs il y a plus de 2000 ans et encore aujourd’hui ?
Leur espérance est qu’un successeur de David viendra restaurer la royauté Davidique. Le Messie attendu devait chasser les Romains et retirer la royauté à Hérode, ce roi cruel et irréligieux.
Nous nous préparons à la naissance de Jésus. Qu’attendons-nous de lui ? En quoi est-il notre Sauveur ? Notre attente n’est pas du tout celle des Juifs. Jésus s’est révélé être le sauveur d’un autre ordre : celui du royaume qui n’est pas de ce monde, comme le disait l’évangile de dimanche dernier. Quel est donc ce royaume ?
Le Pape François parle d’une fraternité universelle à construire. Catholique signifie universel. Pouvons-nous construire par nous-même cette fraternité ? L’histoire de notre humanité et notre propre histoire répond non. Il y a une blessure que nous ne voulons pas regarder en face, mais qui existe et persiste : celle de l’égoïsme, de l’individualisme, du plaisir personnel… Même les êtres humains les plus généreux, naturellement, découvrent sur eux des traces de cette blessure, de ce péché disons le mot même s’il ne nous plaît pas. Et s’il ne nous plaît pas cela est parce que nous ne voulons pas le regarder en face. Cette face obscure de nous-même nous gêne, surtout que nous n’arrivons pas par nous-même à nous en débarrasser. Et si nous n’avons pas découvert cela, c’est que cette face obscure est bien enfouie, cachée, subtile.
Pendant l’Avent, nous revêtons l’habit violet, l’habit de la pénitence. Comme pour le Carême, 4 semaines pour accueillir la lumière, le Christ dans notre étable poussiéreuse de notre âme, de notre conscience. 4 semaines pour relire notre vie à la lumière de la Parole de Dieu, des dix commandements, des béatitudes. 4 semaines pour être ce jeune homme qui revient se jeter dans les bras de son Père plein de crainte, mais de confiance et d’abandon. 4 semaines pour devenir comme Joseph, Marie, les bergers et les mages, les adorateurs du vrai Dieu et vrai Homme qu’est le Fils de Dieu : Jésus-Christ.
Les deux premières semaines de l’Avent nous parlent de la seconde venue du Christ dans sa gloire. Elles nous invitent à être prêts à cette rencontre avec Jésus qui nous fera vivre la plénitude de cette fraternité universelle dont parle le Saint Père que nous appelons la communion des Saints. Seul Jésus, le sauveur, l’enfant de la crèche, peut nous donner de participer déjà à cette communion. Ce n’est pas d’abord par le combat spirituel, mais avant tout par le regard limpide et franc sur notre face obscure dans une confiance totale en l’amour inconditionnel du Père que nous sommes sauvés. En nous donnant son unique, son fils Jésus-Christ, le Père nous donne la Vie Éternelle, le Salut.
Bonne relecture de votre vie sous le regard bienveillant et miséricordieux de notre Dieu qui vient nous sauver.
Bonne préparation à une belle confession pleine de contrition et aussi de confiance et d’abandon.
Bon Avent, Père Gérard.