Chers paroissiens,
Le mercredi des Cendres, nous nous sommes rappelés que nous sommes poussière et que nous retournerons à la poussière.
Le 1er dimanche de Carême, nous avons vu que notre vie terrestre est un désert où nous sommes tentés par le Diable.
Le 2ème dimanche de Carême, nous avons découvert qu’au cœur de ce désert nous sommes réconfortés par la présence de Dieu en la personne de Jésus-Christ, lors de la transfiguration. Il nous invite à nous appuyer sur lui face aux épreuves de la vie.
Aujourd’hui, par la parabole du figuier, Jésus nous invite à lui faire encore et toujours confiance et à nous convertir. Jésus est ce vigneron qui bêche notre cœur et met du fumier. Peut-être avez-vous remarqué comment nos charrues d’aujourd’hui retournent la terre. Cela fait des grosses mottes de terre sur lesquelles il faudra faire passer la herse pour transformer les mottes en fine terre pour que l’agriculteur puisse semer les graines. Il y ajoutera le fumier, l’engrais adéquat et écologique pour aider ces graines à pousser et porter du fruit. Notre cœur, notre conscience humaine ont bien besoin d’être retournés et hersés, d’être violentés par l’Amour infini de Dieu. Nous sommes tellement des pauvres pécheurs que nous avons besoin de nous faire violence pour enterrer la mauvaise herbe du péché afin qu’elle pourrisse et disparaisse. Par le sacrement du pardon, cette mauvaise herbe du péché pourrit et devient déjà de l’engrais. Par le même sacrement, le vigneron, le Christ, nous renouvelle son Esprit-Saint, le bon fumier qui permettra à la graine, tout en mourant, de porter beaucoup de fruits : la charité.
Oui, il nous faut nous convertir, combattre le péché pour rendre disponible notre conscience, notre âme, notre cœur à être imprégnés de l’Esprit-Saint. Ce n’est pas facile, cela nous demande des efforts, de nous faire violence, mais le but, la finalité, l’aboutissement est merveilleux : la rencontre avec Dieu. Le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit, l’Amour dans toute sa splendeur. Comme Moïse qui rencontre son Dieu dans le buisson ardent qui ne se consume pas, nous sommes appelés à enlever nos sandales : « Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » En fait, notre terre sainte est notre âme, notre cœur, notre personne, dans lesquels doit demeurer celui qui est : « Je suis qui je suis.», Dieu.
Combien nous avons, comme Moïse, besoin de rencontrer Dieu au plus profond de nous-mêmes. Il est ce buisson ardent qui ne se consume pas parce qu’il est l’ Amour au fond de nous-mêmes qui nous pousse, comme Moïse, à aller libérer son peuple de l’esclavage de Pharaon. Par son esprit saint, le bon fumier, ce feu ardent qui ne se consume pas, l’amour, Dieu nous pousse à offrir nos vies, chaque jour par le service, le don de soi, la prière pour participer au salut de l’humanité. Par l’eucharistie, nous buvons au rocher spirituel qui est le Christ et qui nous désaltère par l’eau vive de l’Esprit-Saint comme pour la Samaritaine, pour nous aider à traverser le désert de la vie chrétienne en rayonnant la charité et non le murmure …
Belle marche vers Pâques. Père Gérard.