Chers paroissiens,
La descente de l’Esprit de manière visible, telle qu’elle avait eu lieu à la Pentecôte, est le signe irréfutable que Dieu accorde le don du salut à ces païens. Lorsque Pierre relatera plus tard cet événement, ses auditeurs s’exclameront, stupéfaits : « Ainsi donc aux païens aussi Dieu a donné la repentance qui conduit à la vie ! » (Ac 11, 18)
Luc note un autre événement de Pentecôte. Au chapitre 4 des Actes, alors que l’Église commence à connaître la persécution, les disciples prient, non pour être protégés mais pour recevoir une plus grande audace à prêcher la Parole et pour que cette prédication s’accompagne de signes et de prodiges. En réponse à cette prière, « l’endroit où ils se trouvaient réunis trembla ;tous furent alors remplis du Saint-Esprit et se mirent à annoncer la Parole de Dieu avec assurance. » (Ac 4, 31)
Ces différents épisodes nous montrent que Dieu n’est pas limité dans la façon dont il va impartir l’Esprit. Devenir chrétien, c’est être baptisé au nom de Jésus Christ et recevoir une effusion perceptible du Saint-Esprit. Ces deux choses se produisent, en temps normal, en un seul et même événement, mais en raison de diverses circonstances, elles peuvent arriver à des moments différents. En ce cas, la « partie » manquante, que ce soit le baptême sacramentel ou l’expérience de Pentecôte, doit être accomplie.
Effusion de l’Esprit et mission de l’Église
Le livre des Actes des Apôtres pourrait tout aussi bien s’intituler les Actes du Saint-Esprit, car l’Esprit y est omni- présent et conduit toute l’activité de l’Église (Ac 1, 6-11). Chaque nouvelle étape de la mission de I’Église se vit sous la conduite de l’Esprit, dont le baptême des païens (Ac 8, 26-39 ; J 0, 1-48), le voyage missionnaire de Paul et Barnabé (13, 1-3) et l’extension de la mission jusqu’en Europe (16, 9-10). Il arrive que l’Esprit Saint dise à un évangélisateur ce qu’il doit faire (8, 29) ou empêche les disciples de se rendre là où ils avaient prévu d’aller (16, 6-7). Cela fait donc partie du fonctionnement ordinaire de l’Église que d’être sous la conduite directe du Saint-Esprit, comme l’est le don de prophétie.
En même temps, les Actes établissent clairement que le plus haut ministère dans l’Église et le principal canal de l’action de l’Esprit Saint est le ministère apostolique. C’est aux Apôtres que Jésus, dans l’Esprit Saint, donne ses instructions (Ac 1, 2) ° l , et ce sont eux qui discernent et supervisent, sous la conduite de l’Esprit, chaque nouvelle étape vécue par l’Église (Ac 8, 14 ; 11, 22 ; 1 5, 2.6). Lors du Concile de Jérusalem, lorsqu’il fut question de l’agrégation des païens à l’église, les Apôtres indiquent que la décision qu’ils ont prise et qui relève de l’autorité de l’Église a été guidée par l’Esprit Saint : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé » (Ac 15, 28). Il n’y a aucune contradiction entre la conduite spontanée du Saint-Esprit et la responsabilité qui incombe aux Apôtres de superviser et d’ordonner la vie de l’Église. Les deux sont un don de I ’Esprit.
Bonne semaine Père Gérard