Chers Paroissiens,
En ce mois de novembre, nous célébrons la messe pour les défunts particulièrement ceux de l’année. À chaque messe, est remis un lumignon aux membres des familles ou amis des défunts, à défaut aux paroissiens, afin de les aider à continuer à prier à l’aide de ce lumignon pour l’âme de leur défunt.
Un constat : peu de familles répondent à l’invitation qui leur est envoyée par courrier à venir prier pour leur défunt. Timidité ou difficulté des paroissiens à prendre un lumignon pour prier pour l’âme d’un défunt qu’ils ne connaissent pas.
Cette année, chaque lumignon avait une étiquette avec le nom et prénom du défunt, ainsi le paroissien qui s’engage à prier pour tel défunt en venant chercher un lumignon connaît l’identité de la personne qui lui est confiée.
Je comprends que certaines familles n’habitant plus la région et n’ayant plus d’attache ici ne soient pas venues. J’espère, mais je ne me fais pas d’illusion qu’elles fassent célébrer des messes et prient pour leurs défunts. Il y a aussi plusieurs défunts inhumés ici qui viennent des maisons de retraite implantées ici, mais qui n’ont pas de racine chez nous. Et il y a, je pense par négligence ou n’y voyant pas l’intérêt des familles qui ne se déplacent pas. Elles sont parfois restées, chrétiennes, mais sur le seuil. D’autres familles ont simplement respecté la foi du défunt, mais sont athées ou indifférentes .
Aussi, c’est à nous chrétiens pratiquants, frères et sœurs de par notre baptême avec les défunts qui font la relève. Vivants sur terre ou au ciel, soit au Paradis, soit au purgatoire nous formons une seule communauté que nous appelons la « Communion des Saints ». C’est dans cette optique qu’il vous est proposé de prier pour une personne que vous ne connaissez ni d’Adam ni d’Eve et qui pourtant dans la foi sont nos frères et sœurs. Cette fraternité bienveillante nous invite à nous rassembler pour offrir à Dieu le sacrifice d’action de grâce pour le repos de ces âmes qui sont nos frères et sœurs. Nous serons surpris lors de notre passage de voir ces visages qui nous accueilleront avec un énorme sourire parce que nous aurons prié pour ces personnes. Ce n’est pas parce que nous ne les connaissons pas que nous ne pouvons pas prendre l’engagement de prier pour elles. Nous serons certainement heureux lorsque nous serons de l’autre côté, d’être accompagnés par telle ou telle famille qui priera sur terre pour que moi au purgatoire, je sois libéré des obscurités, brouillards que j’aurai moi-même mis en mon âme par ma vie pécheresse. Seul le Christ sauveur peut nous libérer de ces obstacles qui obscurcissent mon regard dans le face-à-face avec le bien-aimé, avec Dieu. Rendant présent son unique sacrifice à chaque messe, il continue son œuvre de Salut pour les vivants et les morts pour qui cette messe est célébrée. Judas et ses frères dans le livre des martyrs d’Israël avaient déjà bien avant Jésus-Christ offert des offrandes au temple pour obtenir le pardon des fautes des soldats tombés à la guerre en vue de leur foi en la résurrection. (Cf 2e livre des martyrs d’Israël 12,32 – 45)
Prier pour les défunts connus ou inconnus est un acte de foi, mais surtout de charité. Remarquez que le premier signe de l’humanité est l’enterrement des morts. À partir de ce moment, les bipèdes que nous sommes ont laissé une trace d’une croyance, donc d’une réflexion sur la vie et la mort que les animaux n’ont pas. Honorer les morts est signe d’humanité. Dans les œuvres de miséricorde, cette œuvre est un des premiers signes de charité et de conscience de notre humanité, de notre être profond d’être une personne.
Que la prière pour nos défunts et particulièrement notre participation aux messes célébrées pour eux soient un signe de notre sollicitude pour nos morts, mais surtout l’expression profonde de notre fraternité universelle qui n’est pas limitée par le temps et l’espace et nous donne de vivre l’éternel Présent, Dieu, l’Amour.
À bientôt aux messes pour les défunts .
Père Gérard.