Chers paroissiens,
Avec le dimanche des rameaux nous entrons dans la semaine sainte. Chaque année la liturgie nous invite à revivre avec Jésus les derniers jours de sa vie avant sa résurrection.
Ainsi le jour des rameaux nous assistons à son entrée triomphale à Jérusalem. Il est accueilli comme le Messie tant attendu. Messie, roi, successeur de David sur lequel le peuple d’Israël attend qu’il chasse les Romains, l’envahisseur et redonne à Israël sa beauté morale dû temps de David et sa puissance royale.
Le jeudi saint nous assistons à son dernier repas où il va consacrer pour la première fois le pain en son corps et le vin en son sang. Il va consacrer les apôtres à cette mission sacerdotale de continuer sa présence agissante et amoureuse par l’eucharistie: « faite ceci en mémoire de moi. » Rendez présent réellement mon sacrifice, ma passion et ma résurrection à chaque messe jusqu’à mon retour glorieux. Il nous invite à vivre de sa mort/ résurrection avec le don de sa personne dans chaque messe. Il désire que nous vivions unis à lui chaque instant de notre vie. S’unissant à notre corps, notre âme, notre esprit par la communion eucharistique il nous donne de tout vivre en enfant de Dieu dans une relation filiale et amoureuse avec le Père. Il nous renouvèle dans le don de l’esprit saint pour que chaque minute de notre vie terrestre soit consacrée à Dieu. Aussi le jeudi saint est la fête du sacerdoce, des prêtres. Par le lavement des pieds Jésus dit à ses prêtres qu’ils sont ses esclaves, ses serviteurs au service de leurs frères et sœurs baptisés. Il les invite à être fidèles par la chasteté à tout vivre en union avec lui, l’unique prêtre par qui tout homme est sauvé. Célibataire le Christ Jésus est totalement consacré à son Père comme le prêtre est appelé à l’être. Obéissant comme lui jusqu’au don de lui-même dans l’immolation de son corps et de son âme. Obéissance à laquelle chaque chrétien est invité à s’unir le vendredi Saint en revivant le chemin de croix, la lecture de la Passion et la vénération de la Croix. Le vendredi saint chaque chrétien est appelé à s’arrêter pour contempler l’Amour. Cet Amour fidèle qui va jusqu’à aimer ses ennemis: « pardonne leur Père ils ne savent pas ce qu’ils font. » Amour qui offre le plus beau cadeau « Marie » comme maman pour tout baptisé: « Voici ta mère ». Amour qui réclame comme tout Amour d’amitié, la réciprocité: « j’ai soif ». Amour qui pardonne même l’impardonnable quand celui-ci est avoué et assumé comme le bon larron: « Tu seras avec moi ce soir même avec moi dans le paradis. ». Amour qui donne tout lui-même: « il remit l’Esprit ». Amour qui transperce le corps blessé et donne la vie et l’Amour : « Il sortit du sang et de l’eau ». Amour qui fait rentrer dans le silence de la contemplation du soir du vendredi saint et du samedi saint. Amour qui fait entrer dans l’attente fiévreuse de la promesse. Silence qui rejoint notre quotidien dans le jeûne et la prière, le regard tourné vers tous ceux qui souffrent de quelques maux que ce soit. Silence qui ouvre doucement mais sûrement à la lumière de Pâques particulièrement pour ceux et celles qui seront plongés dans la Sainte Trinité, le mystère de Dieu même, par leur baptême le jour de Pâques. Lumière extraordinaire qui vient nous donner l’espérance de la Vie bienheureuse avec Dieu, dès ici -bas par la vie de prière, la vie sacramentelle particulièrement l’eucharistie, la confirmation reçus ce jour de Pâques par nos catéchumènes.
Lumière qui jaillit du Christ ressuscité que Marie Madeleine veut retenir pour elle alors que le ressuscité l’envoie en mission auprès des apôtres pour qu’ils annoncent de par le monde la bonne nouvelle de la victoire sur Satan, sur le diable, la victoire de l’Amour sur la Haine, de la vie sur la mort, du nous sur le moi je, de l’individualisme sur l’altruisme. Satan est vaincu, il ne comprend rien. Il ne comprend que pleinement homme Jésus de Nazareth, fils de Dieu pour autant, a aimé jusqu’à vivre la plus intolérable des souffrances le rejet de son Père et celui des Hommes. Lui seul est rédempteur et sauveur par sa puissance d’Amour capable de tout assumer.
Que le renouvèlement de notre baptême lors de cette messe de Pâques au Sacré-Cœur soit l’occasion de nous plonger dans cet Amour abyssal de Jésus pour en vivre au quotidien dans le service, le don de soi joyeusement vécu, le pardon donné même à l’ennemi, la miséricorde qui s’exprime dans le choix du service du plus pauvre.
Oui la victoire est acquise, rentrons dans l’action de grâce du jour de pâque, de la joie célébrée et chantée du Christ ressuscité.
Bonne semaine Sainte. Père Gérard.