Chers paroissiens,
Avec le dimanche de la miséricorde nous terminons la semaine pascale. Chaque jour de cette semaine passée nous avons célébré l’office de Pâques.
Pâques n’est pas un dimanche mais est une semaine. Pourquoi donne-t-on une telle importance à cette fête de Pâques? Certainement parce qu’elle est le fondement de notre foi chrétienne. Il suffit de lire les actes des apôtres pour voir que le cœur de la prédication apostolique dès ses débuts est l’annonce du Christ mort et ressuscité pour libérer l’être humain de tous ses péchés et de la mort éternelle. C’est encore aujourd’hui le cœur de notre message que nous essayons de transmettre le mieux possible avec ce que nous sommes. C’est cette bonne nouvelle qui suscite la foi, nous fait agir dans l’espérance quoiqu’il arrive par la charité. Il est assez remarquable que l’Esprit Saint (qui anime l’Église) a suscité chez Saint Jean-Paul II de terminer cette semaine pascale par la fête de la miséricorde. Miséricorde si importante que le pape François en a consacrée une année complète pour la célébrer, la méditer mais surtout la vivre. Si la miséricorde dans l’islam est la bienveillance qui n’inclut pas le pardon ( voir miséricorde (islam) Wikipédia), chez les chrétiens le concept de miséricorde inclut la bienveillance s’exprimant aussi par le pardon. De fait chez nous la notion de pardon est essentiellement présente dans la miséricorde. Si le pape François a beaucoup insisté durant cette année dédiée à la miséricorde sur les œuvres de miséricorde (la charité en acte) il a aussi mis en avant le sacrement du pardon particulièrement pour les péchés très graves. Il a même fait nommer des prêtres ministres spécifiques de la miséricorde pour cela. Terminant la semaine pascale, le dimanche de la miséricorde nous invite à contempler et à nous arrêter sur la tendresse, la bienveillance divine mais également sur le pardon divin. Le mot miséricorde exprime étymologiquement « le cœur qui se penche sur la misère ». C’est bien ce qu’exprime la fête de Pâques. Dieu le Père a envoyé Dieu le Fils sur terre pour qu’il rachète tous les péchés des hommes par sa mort et sa résurrection. La tendresse du Père et du Fils va jusque-là pour nous. Il nous libère aussi de tout obstacle que nous mettons entre lui et nous. Si la tentation suscitée par notre faiblesse et vitalisée par Satan continue à nous titiller, la victoire est acquise par la mort/résurrection de Jésus. Tant de souffrances et mort atroce subies par notre maître et Seigneur Jésus pour nous donner accès auprès du Père. Et cela dès maintenant par la grâce du baptême. Baptême que nous sommes appelés à vivre chaque jour.
Cette fête de la miséricorde nous invite également à la bienveillance et au pardon entre nous. Créé à son image nous avons en nous cette capacité d’aimer comme Dieu. Nous sommes capables de sacrifice, de don De soi comme lui, avec l’aide de l’Esprit Saint promis aux apôtres et disciples de Jésus dès les évènements pascaux passés. La miséricorde nous invite à poser notre attention sur nous- même face à nos faiblesses et péchés mais surtout sur notre prochain. Nous recevons pleinement le message du pape François sur l’attention sur les plus pauvres, démunis… Il insiste tellement là-dessus. S’il faut reconnaître notre pauvreté de réponse à cet appel, il nous faut sans cesse plonger dans le cœur de Jésus, la grâce de la charité. Attention que notre piété ne nous renferme pas sur nous-même, nos familles, notre communauté mais ouvre sur cette miséricorde divine qui veut se déverser sur tout être humain quel qu’il soit.
Que le cœur de Jésus plein d’amour suscite toujours plus d’amour entre nous mais surtout et aussi sur tous nos frères et sœurs en humanité qui ont besoin. Qu’ils puissent rencontrer Jésus, le miséricordieux pour nous rendre tous miséricordieux.
Bonne fête. Père Gérard.