Chers paroissiens
Nous voilà entré dans le temps ordinaire, temps de l’espérance, temps où nous mettons la chasuble verte.
Le fondement de l’espérance chrétienne est de savoir que nous vivrons de manière permanente et définitive avec Dieu, en Dieu, c’est pour cela que Dieu est venu sur terre en la personne de Jésus. Par sa mort et sa résurrection il nous a libéré de la mort et du péché. Il nous a libéré de l’ennemi, de Satan, de manière définitive même si ce dernier avec son énorme malice, orgueil continue à nous titiller particulièrement en ces temps de restrictions multiples. Dieu est là. Souvent nous espérons qu’il nous délivre de nos ennuis de santé, de travail et autres. Il le fait parfois mais la plupart du temps il nous invite à vivre ces épreuves comme lui. Si Jésus passe une grande partie de son ministère public à guérir, à libérer des démons, parfois à ressusciter, c’est pour manifester sa divinité, sa puissance de vie bienveillante, et aussi pour annoncer la libération et la guérison des puissances du mal par sa passion, sa mort et sa résurrection. C’est cet acte final, mort et résurrection, qui est le fondement de notre foi. Si Jésus guérit et libère encore aujourd’hui c’est pour susciter cette foi en sa mort et sa résurrection, victoire sur Satan et toutes les puissances du mal. Or c’est l’Amour que Jésus a vécu dans sa passion, sa mort qui a acquis définitivement la libération et la guérison du mal le plus grand, qui est d’être loin de Dieu. La vie est la proximité avec Dieu car la vie est Dieu. La vie est d’être enfant, fils et fille bien aimé du Père. Comme le dit Saint Paul dans la deuxième lecture de ce dimanche : « Celui qui s’unit au Seigneur ne fait avec lui qu’un seul esprit…Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous -mêmes, car vous avez été achetés à grand prix. » S’il nous faut demander la guérison et la libération de nos maux, ne faisant qu’un avec le Christ il nous faut davantage vivre ces maux avec Amour en Christ qui vit en nous. Si Dieu ne répond pas à nos demandes de guérison c’est pour davantage vivre tout en Jésus, avec Jésus et par Jésus. C’est ce que les premiers disciples sont appelés à vivre : « ils virent où il demeurait (Jésus), et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. » Le jeune Samuel découvre cela également quand le prêtre Éli lui révèle que c ‘est le Seigneur qui l’appelle : « Samuel grandit. Le seigneur était avec lui, et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet. »
Nous ne mesurons pas la grâce énorme d’être baptisé. Nous sommes identifiés à Jésus : « tu as revêtu le Christ, tu ne fais plus qu’un avec le Christ. Le vêtement blanc que tu reçois en est le signe. Que tes parents, parrain et marraine t’aident à garder intacte cette dignité de fils (fille) de Dieu. » Cela rejoint les paroles de Saint Paul aux Corinthiens : « Frères, le corps n’est pas pour la débauche, il est pour le Seigneur… Fuyez la débauche. »
Vivre l’amour en Christ est mené le combat contre les puissances du mal, nos égoïsmes et nos multiples esclavages. C’est accueillir les épreuves, les difficultés et les vivre avec la puissance de l’Esprit Saint, la puissance de l’Amour. C’est « rendre gloire à Dieu dans notre corps. » comme le dit Saint Paul. C’est participer à notre petite mesure au Salut des âmes avec et en Jésus. « Voici l’Agneau de Dieu…et ils suivirent Jésus. » Tous les apôtres qui ont répondu à l’appel de Jésus l’ont suivi sur la croix et tous vivent en Lui dans la gloire.
Combien ce message est difficile à entendre et pourtant quand nous lisons la vie des saints nos modèles et nos exemples c’est bien ce qu’elle nous montre. S’il faut combattre le mal, la maladie et tous les maux il faut aussi les vivre quand nous ne pouvons pas faire entièrement dans l’amour, l’offrande. Il faut garder notre regard fixé sur Jésus crucifié tout en luttant contre les maux.
Puissions-nous, entendre ce message purement chrétien qui exprime un amour inconditionnel de Dieu pour l’homme auquel nous sommes pleinement appelés à participer.
Comme le dit Samuel à Dieu : « Parle ton serviteur écoute. »
Bonne semaine Père Gérard.