Père Alexandre Descamps – Vicaire à la paroisse de Mantes-la-Jolie
Dieu, un Père ou un Tyran ?
L’Evangile de ce dimanche nous présente trois serviteurs à qui le maître confie ses biens jusqu’à son retour de voyage. Or, tous ne réagissent pas de la même façon. Les deux premiers vont faire fructifier leurs talents tandis que le dernier va le cacher sous terre. Pourquoi cela ? Parce qu’ils ne considèrent pas leur maître de la même façon. La parabole de Jésus doit donc nous questionner : quel visage avons-nous de Dieu ? Celui d’un Père qui aime ses enfants, qui leur confie ses biens parce qu’il a confiance en eux, ou bien celui d’un tyran, qui nous terrorise parce qu’il moissonne là où il n’a pas semé ?
Pour nous aider à répondre à cette question, essayons de mieux connaître notre Dieu. Il est comparé à un maître qui part en voyage et qui confie ses biens à ses serviteurs. Il confie à chacun selon ses capacités. Il connaît donc personnellement chacun, sachant ce qui convient à chacun. Dieu agit de même envers chacun de nous : il ne nous demande rien qui soit au-dessus de nos capacités. Il nous donne toujours la force d’accomplir notre mission. Puis il s’en va en voyage. Il nous fait donc confiance pour gérer au mieux ses biens. Il n’est pas là pour nous espionner. Au contraire, il nous laisse libre d’agir, de choisir comment user au mieux des talents qui nous sont confiés. Et lorsqu’il revient, il ne compte pas le nombre de talents gagnés. Ce qui importe, c’est d’avoir porté du fruit.
Et nous, qu’allons-nous faire ? Allons-nous comporter comme les fils et les filles d’un Père bien-aimé qui nous confie ses biens, ou comme les esclaves apeurés d’un maître tyrannique ? Dieu nous appelle : « Entre dans la joie de ton Seigneur », allons-nous répondre présent ?
P. Alexandre DESCAMPS
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Ses mains travaillent volontiers » (Pr 31, 10-13.19-20.30-31)
Lecture du livre des Proverbes
Une femme parfaite, qui la trouvera ?
Elle est précieuse plus que les perles !
Son mari peut lui faire confiance :
il ne manquera pas de ressources.
Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine,
tous les jours de sa vie.
Elle sait choisir la laine et le lin,
et ses mains travaillent volontiers.
Elle tend la main vers la quenouille,
ses doigts dirigent le fuseau.
Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre,
elle tend la main au malheureux.
Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ;
seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange.
Célébrez-la pour les fruits de son travail :
et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5)
R/ Heureux qui craint le Seigneur ! (Ps 127, 1a)
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Que le jour du Seigneur ne vous surprenne pas comme un voleur » (1 Th 5, 1-6)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur,
vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre.
Vous savez très bien que le jour du Seigneur
vient comme un voleur dans la nuit.
Quand les gens diront :
« Quelle paix ! quelle tranquillité ! »,
c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux,
comme les douleurs sur la femme enceinte :
ils ne pourront pas y échapper.
Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres,
ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur.
En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ;
nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres.
Alors, ne restons pas endormis comme les autres,
mais soyons vigilants et restons sobres.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup » (Mt 25, 14-30)
Alléluia. Alléluia.
Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ;
celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit.
Alléluia. (Jn 15, 4a.5b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« C’est comme un homme qui partait en voyage :
il appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents,
au troisième un seul talent,
à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents
s’en alla pour les faire valoir
et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’un
alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint
et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha,
présenta cinq autres talents
et dit :
‘Seigneur,
tu m’as confié cinq talents ;
voilà, j’en ai gagné cinq autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ;
voilà, j’en ai gagné deux autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur,
je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n’as pas semé,
tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’
Son maître lui répliqua :
‘Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent
et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ »
– Acclamons la Parole de Dieu.