Chers paroissiens,
Après la traversée du désert avec les tentations, la liturgie nous propose la manifestation lumineuse de la divinité de Jésus lors de la transfiguration.
« L’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante… » « Et, de la nuée, une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le !Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. »
Dieu le Père confirme auprès des apôtres Pierre, Jean et Jacques la divinité de son Fils et, cela sous l’action de l’Esprit-saint : « nuée survint et les couvrit de son ombre. » Comme à l’annonciation la Shekhina , la nuée signe de la présence de l’Esprit-saint est là. C’est cette même nuée qui manifestait la présence divine lorsqu’elle descendait sur la tente de la rencontre ou le temple de Jérusalem. Ainsi, c’est la Trinité sainte Père, Fils et Saint-Esprit qui manifeste sa présence lors de la Transfiguration, comme elle le fit lors du baptême de Jésus. Comme à l’annonciation, cette présence suscite la crainte : « ils furent saisis de frayeur. » Cette crainte est la manifestation de la transcendance divine. Nous assistons à une véritable théophanie. Jésus veut fortifier la foi de ses apôtres en sa divinité alors qu’ils approchent de Jérusalem où cette foi va être mise à l’épreuve par la passion, la crucifixion et la mort de Jésus. Cette foi est la foi d’Abraham en ce Dieu qui lui promet une fécondité aussi grande que toutes les étoiles du Ciel : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara :
« Telle sera ta descendance ! » C’est cette même fécondité qui naîtra de la foi des apôtres en la mort / résurrection de Jésus. Telle doit être notre foi. Face aux multiples épreuves de la vie (et le chrétien n’en est pas épargné), Jésus nous invite, en manifestant sa divinité à travers cet épisode de la Transfiguration à avoir cette confiance radicale en sa personne. Oui, notre foi en la divinité du Christ nous assure une belle place dans le ciel avec les saints. « Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir. » C’est là notre espérance pour laquelle nous vivons la démarche de jeûne, de prière, d’aumône de notre carême. Cette foi, cette espérance, nous les prions avec le psalmiste : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? » Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? … j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. »« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »
Bon Carême, belle montée vers Pâques. Père Gérard