Chers paroissiens
Avec les vœux d’un de mes meilleurs amis prêtre je viens vous souhaiter belle et sainte année 2025. Je vous bénis P Gérard.
Comment nous souhaiter un joyeux Noël et une Bonne Année dans ces temps difficiles ?
Impossible d’oublier Mayotte, impossible d’oublier le Moyen Orient autour de la Palestine. Et en faisant attention de ne pas oublier aussi les guerres meurtrières au Soudan, en RDC, en Ukraine, etc.
Les chrétiens se tournent vers la crèche. Beaucoup sont très belles, avec des étoiles et des anges qui chantent : « Glo…OOOO…ria ! ». Mais ce chant ne nous semble-t-il pas déplacé dans les conditions où se traîne notre humanité ?
Il faut faire un petit rappel de la situation à l’époque de la crèche. Occupation militaire par l’armée Romaine. Le gouverneur militaire mettait 2000 personnes en croix par an. Déplacement de populations pour le recensement des Romains, destiné à améliorer la levée des impôts. A Jérusalem, après la fin des travaux de reconstruction du Temple, par Hérode le Grand, des milliers de chômeurs mendiants partout. Esclavage, comme condition sociale de 80 % de la population. Les fameux bergers n’étaient pas les propriétaires des moutons mais des esclaves, gardiens de nuit, à cause des voleurs et des loups.
Et il ne faut pas oublier ce que les images traditionnelles de la crèche soulignent. Une grotte qui souligne l’enfouissement. Une mangeoire qui souligne une vie donnée. Le bébé emmailloté qui est boudiné dans des linges comme dans le linceul au tombeau.
Tout parle d’une descente, d’une plongée, dans les problèmes et les souffrances de notre humanité aujourd’hui comme hier. Et cette descente ne va pas s’arrêter là, elle va aller jusqu’au bout de descendre dans les déchirures des égoïsmes et des violences, dans la mort par torture.
Alors pourquoi, avec les anges, chantons-nous, dans ces conditions ?
Nous chantons une espérance au bout du chemin.
Les récits de l’enfance de Jésus furent écrits après sa résurrection. Dieu a entendu la prière de Jésus : « Père pardonne-leur ». Celui que nous avons tué et enseveli, peut nous tendre à nouveau la main. Le lien avec Dieu que nous avons brisé, nous est à nouveau rendu. Nous chantons que les oppresseurs n’auront pas le dernier mot. Nous chantons qu’un vrai amour gratuit est possible. Nous chantons qu’il est possible de pardonner au lieu de se venger. Qu’il est possible de partager au lieu de s’enrichir égoïstement.
Nous chantons qu’il est possible de suivre Jésus. Nous chantons que Dieu Notre Père, en ressuscitant Jésus, nous dit : c’est Lui le chemin, écoutez-le et suivez-le ! Nous chantons que le Père nous dit : en Jésus c’était moi qui vous aimais. Nous chantons que l’histoire de l’humanité, qui nous semble si mal engagée, est sauvée ! Elle n’est pas sauvée en mode « light » ! Elle est sauvée par cette traversée du mal jusqu’à faire ressusciter l’amour.
Voilà ce que chantent les anges de la crèche. Les anges chantent tous ces élans de solidarité pour faire face aux catastrophes. Les anges chantent les bénévoles qui servent des repas aux migrants et les maraudes pour donner une boisson chaude aux sans-abris. Les anges chantent les restos du cœur. Les anges chantent tous les secours : populaire, islamique et catholique.
Et pour qui les anges chantent-ils ? Les anges chantent pour être entendus par les plus pauvres, pour être entendus à Mayotte, dans la bande de Gaza et au Soudan.
Nous pouvons chanter avec eux, quand des familles sont accueillies à l’épicerie sociale. Nous chantons quand des bénévoles accueillent et écoutent des personnes qui ont besoin, au café sourire. Nous chantons quand chaque année notre paroisse aide l’association ASFED au Bénin.
Tous, nous pouvons chanter avec eux : Bonne Année 2025 !
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Chers paroissiens, découvrons l’importance de dire « merci », à travers les écrits du Père Michel Martin-Prével .
Le beau mot “merci” reste trop souvent ravalé au fond de notre gorge, inconsciemment pensé et pas assez souvent sorti de notre bouche. Pourquoi cette négligence, alors qu’il est porteur de tant de bienfaits ? Il est comme un mot magique qui donne du bonheur à celui qui le dit et à celui qui l’entend. La gratitude se vit déjà toute seule pour le bien qu’elle fait à chacun, mais elle s’accroît dans ses effets quand elle devient une règle de vie en société, en famille. En effet, nous ne remercions jamais assez, parce que nous laissons se développer en nous la lassitude, l’envie de râler, le refus de reconnaître le réel, la bienveillance pour les autres, la jalousie, l’insatisfaction, et autres torpilleurs de notre bonne humeur. Nous pouvons ressentir de la reconnaissance personnelle et jouir d’un bienfait très consciemment sans pour autant remercier celui qui nous l’a donné. Alors qu’un simple “merci” soulage une tonne de travail accompli ! Sommes-nous de ceux à qui tout est dû ou de ceux qui réalisent que tout est don, et qu’il y a un donateur derrière tout bienfait. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » (1 Co 4, 7). Nous nous mettons tout entiers dans un remerciement, parce que notre intelligence fait prendre conscience du don reçu, notre affectivité sait en jouir et notre volonté nous pousse à remercier. Saint Thomas d’Aquin peut dire qu’un “merci” est « la manifestation extérieure de la reconnaissance qui exige ce qui vient du cœur » .
Sur le plan spirituel, regardons-nous avec les yeux du Seigneur ce qui nous arrive et les voies de salut qui s’y cachent ? Les interventions de Dieu sont assez nombreuses pour nous incliner à rendre grâces pour sa présence, même dans les épreuves. Remercier non pas pour l’épreuve mais pour ce qu’elle peut apporter, et remercier d’avance pour la suite des évènements qui nous frappent. L’action de grâces par excellence est l’Eucharistie, qui est son nom grec, où l’on fait mémoire des bienfaits divins, pourtant à partir d’un corps livré et d’une coupe de sang. « Le monde a besoin d’espérance et avec la gratitude, en ayant cette attitude de dire merci, nous transmettons l’espérance », dit le pape François.