Chers paroissiens,
Nous terminons la semaine de prière pour les missions avec ces paroles tirées de la fin de l’évangile de ce jour : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Dans le christianisme, il est toujours question : d’humilité, d’abaissement, de service … Ceux ne sont pas des valeurs qui font vendre, qui attirent. Même dans notre communauté, on me reproche de parler trop de ces valeurs. Et pourtant, je n’y peux rien car, ce sont les valeurs qui nous sont constamment données dans les évangiles. Imiter le Christ, suivre le Christ c’est vivre son abaissement pour être au service . Quand on est brancardier ou hospitalier à Lourdes, nous nous mettons au service. C’est fatiguant, même très fatiguant mais très enrichissant. Il n’est pas étonnant que beaucoup d’entre eux récidivent chaque année dans ce service. Tous nos catéchistes et animateurs d’aumônerie, de liturgie et autres services d’église (et ils sont nombreux aussi bien ceux qui se mettent au service que les services à accomplir) font la même expérience. Expérience qui finit souvent par être épuisante et devenir non plus un joyeux service, mais une obligation. Il faut constater un vrai renouveau de service chez nos animateurs d’aumônerie, un peu en liturgie et au catéchisme, mais combien il manque de serviteurs pour être au service des deuils et autres services !
La mission de chacun est belle quand nous voyons le nombre de catéchumènes, de néophytes (nouveaux baptisés), de la présence de beaucoup de jeunes et de jeunes familles (dans nos campagnes, entre autres). Les multiples services portent du fruit. La véritable mission se fonde sur le contact direct avec Dieu car il est la source qui anime la mission. Aussi, notre groupe d’adorateurs (qui a besoin de s’étoffer) est essentiel à la paroisse. Qu’ils n’oublient jamais que le premier service à rendre est leur prière pour la découverte de l’amour de Jésus pour tout être humain, en d’autres mots pour la conversion des personnes non baptisées et baptisées qui ne vivent pas du Christ. Ils sont très nombreux, même majoritaires. Comme tout service, cela réjouit l’être profond que nous sommes. Nous sommes des êtres relationnels. Ce qui nous fait vivre est la relation avec l’autre. Il y a deux manières de vivre la relation : soit tourné vers soi, soit tourné vers l’autre. Deux manières d’être, profondément ancrées en nous. C’est pourquoi il y a beaucoup de relations d’intérêt et d’autres de gratuites. Les dernières demandent souvent des dépassements de soi, des fatigues qui peuvent lasser. La vraie conversion de chacun est de découvrir que le plaisir de l’autre devienne mon propre plaisir. Si Jésus se donne sur la croix, c’est pour me donner de ressusciter un jour pour la vie bienheureuse. Dans quelle mesure je vis chaque service à cette lumière ? N’y aurait-il pas là un chemin vers le véritable bonheur ? Qu’est la relation intra trinitaire que vivent le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans un don totalement gratuit l’un à l’autre, tellement gratuit et puissant qu’il a rejailli à l’extérieur en nous créant à son image.
Que l’Esprit nous aide à être cette image de cet amour trinitaire source de joie et qui fait de nous des serviteurs, comme le fils bien-aimé se donnait tout entier sur le bois de la croix.
Belle semaine Père Gérard.